Solution-climat présentée par :
ProduireS’alimenterS’approvisionnerAgriculture et forêt

Du soja français pour nourrir notre bétail national

Sous l’impulsion de la filière des huiles et protéines végétales françaises, un plan de relance du du soja est actuellement en cours : il s’appuie sur un soutien à la mise en culture du soja, sur une démarche de contractualisation entre les partenaires de la filière et sur l’émergence d’un schéma industriel cohérent, le tout permettant de substituer le tourteau de soja non OGM importé par du tourteau français, de haute qualité nutritive, avec comme résultat un gain de 40 000 tonnes de CO2eq par an d’ici 2025.

Philippe Montigny - Prolea

Description détaillée de la Solution

Des filières d’élevage françaises majoritairement dépendantes des tourteaux de soja

Du fait de sa richesse nutritive qui le rend difficilement remplaçable, et malgré le fort développement du tourteau de colza venant partiellement s’y substituer, le tourteau de soja importé reste encore la 1ère forme de consommation de protéines pour les animaux d’élevage en France (50% de la consommation). Or une part significative du tourteau de soja importé l’est sous forme de tourteau non OGM (essentiellement du Brésil) dont la production reste très marginale au Brésil et les coûts de ségrégation de plus en plus importants.

Un soja français pour produire des protéines localement et réduire les émissions de GES

En France, certaines filières animales sont dépendantes de l’importation de tourteau de soja non OGM. La perspective de substituer ce tourteau non OGM importé par une production française permettrait aux filières de ne plus être dépendantes d’importations, de sécuriser leur approvisionnement, de maîtriser les coûts, dans certains cas de pouvoir alléguer cette origine française de la nutrition des animaux directement sur les produits finis, et de réduire les émissions de GES dues aux transports.

En effet, la réduction des émissions de GES permise par la production de soja en France, en comparaison du soja sud-américain, du fait du transport évité entre les deux continents atteint 100 à 150 kg CO2eq par tonne de soja.

Par ailleurs, une production de soja local, sur des terres arables françaises, permettra aussi d’éviter l’importation de soja sud-américain issu de la déforestation, réduisant d’autant les émissions de GES due à celle-ci, tout en préservant les milieux naturels.

De plus, les caractéristiques agronomiques de la plante lui confèrent un grand intérêt en termes de réduction des émissions de GES. Comme toute légumineuse, le soja se nourrit de l’azote de l’air et fixe les nutriments azotés dans le sol, ce qui permet de réduire les apports en engrais azotés tant de la culture elle-même que des cultures qui la suivent, tout en augmentant les rendements. Ainsi, l’introduction de soja dans les rotations permet de réduire les émissions de GES du cycle de culture de près de 2 tonnes de CO2eq (Source Terres Inovia / FOP).

La filière des huiles et protéines végétales soutient le développement du soja dans la PAC

En raison d’un manque de compétitivité et de soutien dans le cadre de la PAC, et parfois de difficultés liées à sa culture, la surface en soja a chuté de 130 000 ha dans les années 90 à 40 000 ha en 2013. On constate néanmoins un regain d’intérêt depuis 2 ans, avec 75 et 96 000 ha cultivés en 2014 et 2015 respectivement.

Or la nouvelle PAC, entrée en vigueur en 2015, favorise les pratiques vertueuses, respectueuses de l’environnement. Dans ce cadre, et du fait de ses caractéristiques agronomiques (cf supra), la culture du soja, comme des autres légumineuses, se devait d’être encouragée.

Aussi, à la demande de la filière des huiles et protéines végétales française, plusieurs mesures favorables au soja ont été introduites dans le cadre de la PAC, notamment un soutien spécifique à sa culture et une reconnaissance en tant que surface d’intérêt écologique notamment.

Ainsi soutenu, le potentiel estimé par les spécialistes de la culture dans les 5 à 10 ans est estimé à 200 000 ha. 

La construction d’une filière, l’émergence d’outils industriels

La culture du soja est traditionnellement réalisée sur deux bassins : à l’est, de la Bourgogne à Rhône-Alpes : au sud-ouest, du Poitou-Charentes au Languedoc-Roussillon.

La conjonction entre un intérêt des filières animales pour un tourteau de soja français, et une forte augmentation des disponibilités de graines françaises pose alors la question de la transformation industrielle indispensable pour relier ces deux intérêts.

Ainsi, au sein de la filière, des réflexions sont en cours pour dessiner un schéma industriel afin de positionner au mieux les futures installations au sein du territoire français. Ces outils tritureront des graines de soja produites en France pour produire un tourteau de soja français de haute qualité (haute teneur en protéines notamment) qui permettra la substitution du tourteau de soja non OGM importé utilisé dans certaines  filières animales.

En parallèle, une démarche de contractualisation entre les acteurs de la filière est en cours d’élaboration par la filière.

Date de lancement

Réalisation engagée depuis

2014

Partenaires de la solution

- Sofiprotéol (Société de financement et de développement, filiale du Groupe Avril) : en charge des études de faisabilité. Rôle de coordination des acteurs (industriels, grande distribution, organismes stockeurs…). Soutien financier (prêts ou prises de participations minoritaires) dans la création des nouveaux outils industriels.
- Terres Inovia (Institut technique des producteurs d’oléagineux, de protéagineux, de chanvre et de leurs filières) : R&D pour le développement des variétés des semences de soja.
- La Fédération des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (FOP) : en charge de la réhabilitation du soja auprès des instances nationales et européennes et de sa promotion auprès des agriculteurs.
- Terres Univia (Interprofession des huiles et protéines végétales) : en charge de l’élaboration du contrat d’interprofession.
- Les organismes stockeurs : en charge de la collecte du soja et de la contractualisation auprès des agriculteurs.
- Les industriels : en charge du traitement industriel des graines et de la formulation des aliments pour les élevages.

Points de vigilance pour le déploiement de la Solution

- Mobilisation et coordination de tous les acteurs de la chaîne de production : agriculteurs, organismes stockeurs de graines, triturateurs, producteurs d’aliments pour animaux, éleveurs, grande distribution, banque de développement.
- Visibilité de la démarche auprès de tous les acteurs et publics.

Chiffres clés illustrant le déploiement et les résultats de cette Solution

- 75 000 ha cultivés en soja en France en 2014
- 96 000 ha cultivés en soja en 2015 (estimation)
- émissions de 20 000 tonnes d'équivalent CO2 évitées en 2015, et de 40 000 tonnes à l'horizon 2025.
- réduction des émissions de GES du cycle de culture de près de 2 tonnes de CO2eq lors de l’introduction de soja dans les rotations

Performances, impacts et résultats

Environnementaux
Réduction des émissions de GES de l’ordre de 100 à 150 kg CO2eq par tonne de soja produit en France, par rapport à du soja sud-américain importé, du fait du transport évité entre les deux continents. Cela porte les émissions évitées à 20 000 tonnes de CO2 en 2015 et à 40 000 tonnes en 2025 (hypothèse basse d’émissions évitées de 100 tonnes de CO2eq par tonne de soja produit en France par rapport au soja sud-américain). /// Fixation de l’azote de l’air et des nutriments azotés du sol : aucun apport en fertilisants pour la culture du soja et moindre apport pour les cultures celles qui la suivent sur la parcelle considérée (gain de 2 tonnes de CO2eq) //// Intérêt de la culture du soja pour rompre les monocultures qui peuvent entraîner des problèmes de résistance. /// Intérêt de la culture du soja dans des contextes de volumes d’eau contraints : dans le cas de parcelles irriguées, le soja demande moins d’apport d’eau que les cultures auxquelles il se substitue. /// Le soja enrichit les cycles de culture, allonge les rotations et améliore la biodiversité.

Sociaux/sociétaux
La traçabilité de l’approvisionnement dans l’alimentation animale est améliorée. /// La disponibilité de volumes plus importants de soja français pourrait également permettre de conquérir de nouveaux clients / filières.

Economiques
Les emplois liés au développement de la filière soja France sont non délocalisables et participent donc au dynamisme économique des territoires. /// Renforcement de la sécurité alimentaire française en réduisant les importations de tourteaux depuis l’Amérique du Sud = Réduction de 10 à 15% du déficit protéique français d’ici 5 à 10 ans

Résultats tangibles dès aujourd'hui
100 000 ha cultivés en soja en France en 2015 /// 20 000 tonnes d'équivalent CO2 évitées en 2015

Résultats tangibles à horizons moyen et long terme
200 000 ha cultivés en soja en France d’ici 5 à 10 ans /// 40 000 tonnes d'équivalent CO2 évitées chaque année dès 2025

  • Contact professionnel
    Kristell Guizouarn
    Avril
    Directeur du développement durable
  • Contact presse
    Tom Doron
    Avril
    Responsable éditorial et relations presse Groupe Avril